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18 décembre 2008

La rentrée littéraire

La rentrée littéraire est un phénomène en France qui perdure ainsi depuis le début du XIXème siècle. Chaque année, à partir de la fin d’août, les experts commence à scruter quelque 1.500 romans et essais de saison qui s’empilent sur les étals des libraires. L’objectif est bien sûr d’en vendre en maximum. Vers la fin-octobre / mi-novembre, ce boom des parutions de nouveaux libres se termine en fêtant les grands moments tant attendus : Le Prix Goncourt, Renaudot, Médicis, Femina, etc. . Le simple ajout d'un bandeau sur la couverture d'un livre portant le nom du prix obtenu, peut faire augmenter énormément les ventes, surtout pour les prix les plus prestigieux tel le Goncourt.

Cette année, 676 romans sont parus, une cinquantaine de moins qu’en 2007. Cela tient au fait que les grandes maisons d’édition comme Gallimard et Actes Sud ont réagi à la période de baisse de pouvoir d’achat en réduisant leur production.

Tout de même, 466 romans française et 210 romans étrangers sont sortis, mais c’est en vain qu’on cherche des pavés type « Les Bienveillantes » de Jonathan Littell.

91 premiers romans, contre 102 en 2007, tentent leur chance en librairie. Comme les auteurs de premier roman travaillent comme journalistes, éditeurs, traducteurs et même libraires, ils sont déjà connus des milieux culturels.

Mais d’où vient cet évènement traditionnel ? La cérémonie de la rentrée littéraire est devenue tellement habituelle que plus personne ne se pose la question de ses origines. Elle est due à la création des prix littéraires d’automne, par exemple le Prix Goncourt.

Au XVIIIème siècle, les salons littéraires étaient très à la mode. Les érudits et les hommes de lettres se rencontraient afin d’échanger leurs points de vue sur la littérature. A la moitié du XIXème siècle, les frères Jules et Edmond de Goncourt ont créé leur propre groupe, inspirés par ces salons anciens. A la mort prématurée de Jules, Edmond de Goncourt a décidé de préparer un testament qui chargeait son ami Alphonse Daudet de constituer une société littéraire avec sa succession : l’Académie Goncourt d’aujourd’hui.

Les éditeurs se sont adaptés à l’attribution des prix en publiant leurs nouveautés en septembre ce qui multiplie les chances d’obtenir un prix littéraire.

Grace à ces racines historiques, on peut parler d’une valeur culturelle de la rentrée littéraire. Les salons littéraires du XVIIIème siècle sont devenus publics. Tout le monde se participe à la tradition de discuter des œuvres littéraires. On parle d’une cinquième saison. Les médias y apportent aussi leur contribution. Déjà avant août, les journaux présentent leurs unes en montrant leur impatience pour les prix littéraires ou l’apparition du top 10 des meilleures ventes. 

En fait, il faut considérer aussi le côté commerciale. Les maisons d’édition veillent bien sûr que les romans paraissent au bon moment pour aboutir à la plus grande vente possible. Il est presque impossible de publier un roman en dehors de cette période. Si le roman paraît avant les vacances d’été, il est dévalorisé et considéré comme roman de vacance. S’il sort avant Noël, il est catalogué comme « roman de cadeau » et après Noël, personne n’a plus d’argent. Seulement les auteurs très connus et couronnés de succès peuvent se permettre de publier à une autre date. Pourtant, même la rentrée littéraire a ses embûches car pendant trois mois, il est décidé si le roman existera ou disparaîtera. Au final, il n’y a qu’un petit nombre d’heureux élus tandis que les noyés dans la masse resteront dans l’ombre.

En conclusion, la rentrée littéraire représente la culture et l’intention économique de la même façon parce qu’elle dynamise le secteur de l’édition et redonne à la lecture une place centrale dans la culture. En outre, elle favorise la présentation des nouveaux talents.

La rentrée littéraire : un coup marketing des gros éditeurs ou réelle actualité culturelle ?

Rentrée littéraire 2008 : 676 romans en librairie.

Les origines de la rentrée littéraire http://www.linternaute.com/sortir/livre/rentree/dossier/histoire.shtml

http://www.fluctuat.net/6036-Rentree-litteraire-2008

676 romans cet automne ! 

676 nouveaux romans à la rentrée

le figaro

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Commentaires
E
Je sais que je vais paraître un peu démodée, mais je dois avouer que la rentrée littéraire me laisse sceptique. Évidemment, c'est une bonne occasion pour des jeunes auteurs d'essayer de s'établir, par contre comme l'affirme déjà Maria, il est d'autant plus fâcheux que leurs ouvrages soient introduis dans un circuit économique et que par conséquence la qualité du livre se mesure au succès de sa vente. Les "Best-Seller" ou les "Prix Goncourt" laissent parfois d'autres jeunes auteurs talentueux dans l'ombre. Il faudrait peut-être faire renaître les "salons" de l'époque, pour avoir des opinions choisies, indépendantes des goûts du "mainstream"
M
Je trouve très intéressant les racines historiques de la rentrée littéraire et son dévéloppement à une institution tant importante pour la culture française.<br /> Mais je pense que la situation récente comporte des dangers à l'égard de l'indépendance des auteurs et des maisons d'édition: L'aspect économique de la rentrée devient toujours plus important et les maisons d'édition dépendent de plus en plus des revenus qu'elles reçoivent pendant la rentrée. C'est pourquoi ils font pression sur les auteurs qui doivent s'accorder avec les dates et d'autres circonstances de la rentrée littéraire. Je suis sûre que cela peut influencer la qualité du travail des auteurs et la liberté de leurs méthodes de travail.
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